Fashion week numérique de Londres : top ou flop ?Mode 

Fashion week numérique de Londres : top ou flop ?

Une fashion week numérique : voilà la réponse de Londres à la crise actuelle du coronavirus. La mode a survécu à des guerres et des révolutions. Elle en a été quelquefois le porte-parole. Elle ne flanchera pas face à une crise sanitaire. C’est en tout cas l’esprit du British Fashion Council (BFC) en décidant de ne pas suspendre sa fashion week. Elle s’est donc bien tenue du 12 au 14 Juin dernier, loin des podiums et en mode numérique. Succès ou échec ? Nous vous rapportons ici les gros moments de cette fashion week digitale, une première dans le monde de la mode.

La première fashion week numérique

On connait les interviews avec les grands stylistes. On connait les reportages vidéo sur une collection donnée. Mais quand le rendez-vous biannuel de tous les grands noms de la mode se fait par voie numérique, c’est une première.  

Ainsi, la fashion week s’est déroulé sans mannequin, sans podium et sans défilé. Au programme, des interviews et toute l’attention sur chaque créateur. Webinar et podcasts ont aussi jalonné les trois jours de la fashion week numérique de Londres. Ces vidéos ont souvent été tournées dans le domicile-même des créateurs ou dans leurs ateliers. Les diverses collections ont été présentées au moyen de vidéos. Les plus excentriques ont utilisé des mannequins 3D et ont créé un véritable showroom virtuel.

Cette fashion week numérique est aussi la première à combiner les genres. Cette fois-ci, pas de collection homme ou femme et aucun défilé spécial. Les 3 jours de cet évènement londonien a pris en compte, aussi bien les collections pour les femmes que pour les hommes.

Enfin, la fashion week a toujours été un évènement épic de la mode. Normalement, seuls quelques rares élus y sont conviés. Le numérique a changé la donne. La fashion week numérique de Londres a été accessible à tous, au travers d’une plateforme digitale dédiée. Evénement disponible en direct et en replay, pour le plus grand bonheur des fashionists.

Les collections de la fashion week de Londres

On ne peut pas parler de la semaine de la mode sans évoquer les collections qui y ont été présentées. D’une manière générale, les grands noms de la mode de 2019 et les stylistes prometteurs pour les saisons à venir y ont été représentés. On a donc retrouvé un David Koma inspiré et un Daniel Flecther dynamique. Les sujets évoqués et illustrés par chaque collection : la mode écologiquement responsable, la diversité ainsi que le débat sur le devenir de la mode. Il faut, en effet, avouer que le coronavirus a bien mis à mal ce secteur, délégitimer face à des impératifs supérieurs de santé.

Ainsi, le styliste Teatum Jones a mis en avant sa collection « ReLove », basée sur des déchets et des éléments recyclés et recyclables. Dans le même ordre d’idées, on retrouve Robine Lynch qui a montré toute sa collection faite à base de chute de tissus. Mais Tiscar Espados est certainement l’une des plus grandes stars de cette fashion week numérique de Londres. Espagnol arborant les couleurs de la maison Burberry, sa collection est aussi cinglante que le nom qu’il lui a donné : « Capitulo II, Act 1er ». En première ligne, des tailleurs traditionnels revisités à la façon sportswear ou des pantalons matardor transformés en taille haute.

Bilan de l’évènement ?

Alors, top ou flop ? Une fashion week numérisée en vaut-elle la peine ? Vaut-elle les fashion weeks traditionnels ? Jusque-là, aucune critique négative massive ne s’est fait entendre. Les créateurs ont même applaudis l’initiative car ils ont subi 73% d’annulation des commandes. Cette fashion week, nonobstant sa forme, était une occasion pour se remettre en selle. Le public, le « grand public » a aussi apprécié pouvoir avoir accès aux coulisses de la fashion week. Quoique quelques-uns ont estimé que cette trop grande ouverture démystifiait l’événement ! Au final, on peut cependant dire que la fashion week numérique de Londres a été un succès. Pour preuve, celles de Milan et de Paris semblent emboiter le pas pour aussi faire leur propre semaine de la mode numérique.  

Retrouvez ici : la Fashion week de Septembre 2019 à Paris

La réelle question problématique est l’existence même de 2 semaines de la mode par an. Alexander Wang ou la somptueuse maison Yves-Saint-Laurent ont déjà annoncé leur absence de la semaine de la mode et de haute couture en France. Ils remettent en cause le rythme effréné de la mode et ses conséquences. Pour eux, le coronavirus est l’occasion de réfléchir à ce qui est vraiment essentiel.

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